Pour se développer, les micro-organismes ont besoin d’eau, d’air et de chaleur. Aussi, en alternative à leur extermination radicale de nos cosmétiques par des micro-biocides (conservateurs en français – preservatives en anglais) attentatoires à la santé, on peut éviter leur développement en les privant de chaleur (conservation au frigo), en les privant d’air (conditionnements airless) ou encore en les privant d’eau (formes sèches).
Toutefois, la privation d’eau n’implique pas la siccité des cosmétiques. Leur teneur en eau doit être bien-sûr faible mais surtout une partie de l’eau doit être liée à d’autres ingrédients, ainsi captive cette eau n’est pas disponible pour les micro-organismes. Ce n’est donc pas la teneur totale en eau qui compte, mais la fraction active de cette eau, mesurée par l’aw (de l’anglais activity of water), graduée de 1 à 0.
La plupart des bactéries ne se développent pas au dessous de 0,91 et les plus vaillantes, les halophiles, au dessous de 0,75. Exemples : Pseudonomas aerugina : 0,97, Escherichia coli : 0,95, Enterobacter aerogenes : 0,94, mais Bacillus subtilis : 0,90 et Staphylococcus aureus : 0,86.
La plupart des levures ne se développent pas au dessous de 0,88 et les plus vaillantes, les osmophiles, au dessous de 0,62. Exemples : Saccharomyces cerisiviae : 0,90, mais Zygosaccharomyces rouxii : 0,62.
La plupart des moisissures ne se développent pas au dessous de 0,80 et les plus vaillantes, les xérophiles, au dessous de 0,61. Exemples : Rhyzopus nigricans : 0,93, Penicillium chrysogenum : 0,83, mais Aspergillus niger : 0,77 et Xeromyces bisporus : 0,61.
Au dessous de 0,60, plus aucun microorganisme ne pousse.
Alors, pour vos cosmétiques à faibles teneurs en eau : baumes, beurres, cérats, mousses, savons et shampoings solides, masques, dentifrices, … mesurez l’aw, avant d’envisager une quelconque protection anti-microbienne par micro-biocides.