Communiquer est un art impossible, la vie sociale nous y condamne pourtant. La pratique est difficile mais constructive, pour se construire soi-même comme pour savoir résister aux perversions de communications manipulatrices. La communication, de soi à l’autre ou de l’autre à soi, passe par trois étapes successives :
1 – Le filtre de l’acuité : nos sens sont naturellement limités. Dans la perception d’un objet, d’un sujet, d’une idée, d’une situation, un grand nombre de données leur sont inaccessibles, nos sens ne captent qu’un signal réduit. Des exemples : vous ne voyez pas la flore commensale qui protège votre peau, ni non plus l’infrarouge ou l’ultraviolet, vous n’entendez pas les ultra-sons, ni les ondes gravitationnelles, votre olfaction serait 35 fois moins performante que celle de votre chien.
2 – Le prisme de la culture : le signal brut perçu par nos sens va être formaté par notre culture. Nous saisissons l’information à la mesure de nos apprentissages sociaux. L’information est enregistrée modifiée, déviée, biaisée, tronquée … selon notre éducation, notre milieu de vie, nos centres d’intérêts, ou nos préoccupations du moment. Les déformations de ce prisme sont subies. Des exemples : la simple lettre X majuscule peut être comprise comme la lettre de l’alphabet romain, comme un signe de multiplication, comme un carrefour routier, comme une interdiction à aller plus loin, comme une croix de Saint-André, etc.
3 – Le prisme de l’intention : la transmission de l’information à autri n’est jamais neutre, elle a un objectif, c’est un pouvoir, et cette intention constitue un second prisme déformant. L’information en ressortira volontairement déviée. Le prisme de l’intention est un outil manipulateur redoutable, il peut en effet désinformer, médire, intoxiquer, détruire … tout comme il peut informer, promouvoir, valoriser, échanger, donner, consoler, exprimer un amour ou partager une amitié … Des exemples : le X précédent peut devenir au choix sans restriction, un pictogramme de risque chimique, un assemblage de pièces de bois, le noeud d’un ruban pour les cheveux ou pour un paquet-cadeau, ou même en insistant le symbole de la lutte contre le sida ou encore une croix gammée.
Pour conclure, un exercice pratique : quels mots-clés pour cet article ?
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